Pour apprécier, comprendre et protéger, il faut connaître

Ce bord de rivière est l’endroit idéal pour observer différentes espèces d’oiseaux, soit toute l’année pour la plupart et seulement d’août jusqu’en novembre pour les grèbes castagneux.

Vous pourrez les identifier en vous aidant des photographies se trouvant sur ce panneau et si vous voulez en savoir plus en flashant le QR code avec votre smartphone.

Motacilla cinerea

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Bergeronnette des ruisseaux

Bergeronnette des ruisseaux

Systématique

  • Ordre : Passériformes
  • Famille : Motacillidés
  • Genre : Motacilla
  • Espèce : cinerea

Descripteur

Tunstall, 1771

Biométrie

  • Taille : 20 cm
  • Envergure : 29 cm.
  • Poids : 14 à 22 g

Longévité :3 ans

Description de la famille

Les Motacillidés sont des passereaux de taille petite à moyenne (11 à 24 cm), à longue queue et à longues pattes à doigts munis de longs ongles. Leur plumage est le plus souvent discret et cryptique, brun et strié par exemple. Quelques espèces exhibent des couleurs plus voyantes comme du noir et du blanc, ou alors du jaune ou de l’orangé sur les parties inférieures.
A quelques rares exceptions, ce sont des oiseaux de milieux herbacés ouverts, souvent proches de l’eau. L’essentiel de leur activité est terrestre.
On les trouve sur tous les continents, mais ils sont en majorité de l’Ancien Monde.

Description identification

On avance la possibilité de confusion entre la Bergeronnette des ruisseaux et la printanière. À mon avis, quand on voit bien les oiseaux, cela ne vaut que pour les “1ère année”, et encore. J’y reviendrai.
La Bergeronnette des ruisseaux présente un dimorphisme sexuel. Le mâle nuptial se reconnait tout de suite à sa bavette noire. La tête est gris-cendre. L’œil sombre possède deux arcs oculaires blancs dessus et dessous. L’arc supérieur se fond dans le net sourcil blanc. Les lores sont noirs. Deux larges moustaches blanches bordent la bavette noire. Le bec est noir. En hiver, le mâle perd sa bavette noire et ressemble alors à une femelle, mais est plus jaune dessous.
Le meilleur critère spécifique est la couleur du dessus. Le manteau, le dos et une partie des couvertures sont gris. Ce seul critère permet d’écarter la possibilité d’une B. printanière. Le croupion et les sus-caudales sont jaune-olive. Les parties inférieures sont jaunes, le cas échéant plus pâles au niveau des flancs. Les rémiges sombres ont leur base blanche, ce qui se voit bien en vol. La queue est très longue, beaucoup plus en proportion que celle de la printanière. Elle est noire au centre avec les 3 paires de rectrices externes blanches, bien visibles au vol également. Les pattes sont rosâtres à brunâtres.
La femelle nuptiale ressemble au mâle, mais n’a pas de bavette noire, tout au plus quelques mini-taches grisâtres. En hiver, ses parties inférieures sont nettement moins jaunes, excepté au niveau des sous-caudales. Les flancs sont blanchâtres.
Le juvénile ressemble à une femelle pâle. Le gris du dessus est légèrement nuancé d’olive. Le dessous est blanchâtre avec souvent la poitrine crème à saumon pâle. Critère spécifique, le jaune est confiné aux sous-caudales. Une jeune B. printanière serait plus brune d’aspect, avec un sourcil plus net, mais surtout serait complètement dépourvue de jaune. Sa queue est aussi nettement plus courte.

Indications subspécifiques 3 sous-espèces

Habitat

La Bergeronnette des ruisseaux est très dépendante de l’eau, surtout des eaux courantes. C’est au bord de l’eau et même en eau peu profonde qu’elle recherche habituellement sa nourriture. Tous les cours d’eau sont susceptibles de l’héberger, mais elle a quand même une préférence pour les eaux torrentueuses, ce qui fait qu’elle est souvent amenée à côtoyer le Cincle plongeur.
Pour la nidification, elle a besoin d’un substrat vertical où construire son nid. À l’origine, ce devait être assez systématiquement un pan rocheux naturel présentant des irrégularités comme des fissures, des replats entre couches géologiques, des alvéoles d’usure, etc.

Le nid est le plus souvent caché à la vue par la profondeur du creux, par une pierre, une touffe d’herbe, une racine, un embâcle, etc. De nos jours, l’Homme lui fournit des sites de nidification artificiels, vieux ponts, anciens moulins, murs de soutènement, etc.
Elle peut se trouver aussi bien en milieu ouvert qu’en forêt. Il est probable qu’on puisse la trouver en agglomération lorsqu’un cours d’eau la traverse. Elle niche alors dans le bâti. L’altitude importe peu et on la trouve du niveau de la mer au domaine alpin. Elle a été trouvée nicheuse à plus de 4 000 m dans l’Himalaya par exemple.
Les oiseaux sédentaires occupent leurs eaux toute l’année, mais tous les oiseaux sous climat continental à hivers froids sont migrateurs et vont hiverner au sud de l’aire de nidification au bord des eaux douces ou marines ainsi que dans tous les milieux inondés ou très hydromorphes qu’on peut qualifier de marais au sens large. Les oiseaux d’altitude descendent vers la plaine.

Comportements traits de caractère

Il suffit souvent de se placer sur un pont et d’observer le cours d’eau pour découvrir la Bergeronnette des ruisseaux.

Elle attire l’attention par sa façon de déambuler au bord de l’eau, également par la longueur et la grande mobilité de sa queue qui bat en permanence de haut en bas. N’appelait-on pas les bergeronnettes des hoche-queues autrefois ? Ce terme s’applique bien à cette espèce. La couleur jaune du plumage des adultes se remarque aussi.
Au printemps, c’est souvent la voix du mâle qui attire l’attention. Son chant simpliste mais pénétrant ne peut pas ne pas alerter l’oreille d’un observateur.
En France, cette bergeronnette est présente toute l’année. Les oiseaux de plaine sont sédentaires ou tout au plus erratiques. Les oiseaux d’altitude descendent les vallées pour échapper aux rigueurs hivernales.
On peut être étonné de constater que cette espèce, qui avec ses ailes modestes et sa grande queue, ne paraît pas faite pour de grands déplacements est en fait un grand migrateur dans l’est de l’aire, parcourant des milliers de km pour gagner ses zones d’hivernage puis en revenir.

Vol

Son vol est direct et très onduleux.

Alimentation mode et régime

La Bergeronnette des ruisseaux est liée à l’eau libre, surtout courante. Elle se nourrit sur l’écotone eau-terre en puisant dans les deux milieux.

Elle peut aussi fréquenter des milieux artificiels, surtout à la mauvaise saison, bassins de pisciculture et autres, lagunages, etc.
Elle est insectivore au sens large. Elle se nourrit principalement d’insectes à larves aquatiques et de ces dernières, éphéméroptères, trichoptères, plécoptères, odonates, diptères chironomides, etc. Elle capture aussi des gammares, crustacés amphipodes, et de petits mollusques. Pour cela, elle déambule en eau peu profonde ou chasse sur la terre voisine. Des proies exclusivement terrestres sont aussi capturées, coléoptères, orthoptères, araignées, etc.
Elle est capable de capturer en vol des insectes au départ du sol ou d’un perchoir, par exemple au moment des émergences. Les jeunes sont bien sûr nourris d’insectes.

Reproduction nidification

La saison de reproduction de la Bergeronnette des ruisseaux s’étend de mars à août à l’échelle de l’aire, variable suivant la latitude et l’altitude.

En Europe de l’Ouest, elle commence dès le mois de mars avec la réoccupation du territoire et la pariade. La nidification elle-même débute en avril et il y a temporellement place pour une seconde nichée à la suite.
Cette bergeronnette est monogame et fortement territoriale. Cela lui est imposé par la restriction de l’habitat et de la ressource. Le mâle défend vivement son territoire par son chant et le vol territorial associé. Au posé, il se tient penché ailes et queue ouvertes et basses, exhibant les plumes jaunes ébouriffées de son croupion à titre de signal visuel.
Le site de nidification a été décrit au chapitre “habitat”. Le nid, construit par les deux adultes, est fait de brins d’herbe, de petites racines, de mousse, de feuilles et la coupe est tapissée d’un fin lit de fibres végétales, de poils et de crin. La femelle pond 4 à 6 œufs (3-7) que les parents couvent durant 12 à 14 jours. Ils se partagent également le soin de nourrir les petits au nid pendant 12 à 13 jours encore. Les juvéniles s’émancipent 2 à 3 semaines après l’envol. Les adultes peuvent alors envisager une seconde nidification.

Distribution

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L’aire de répartition de la Bergeronnette des ruisseaux s’étend des îles de l’Atlantique (Canaries, Madère, Açores) à l’extrême orient russe à travers toute l’Eurasie à des latitudes moyennes. L’aire continentale et les Canaries sont occupées par la sous-espèce nominale cinerea. Madère héberge la ssp schmitzi et 2 des îles des Açores la ssp patriciae.
Elle est bien représentée et sédentaire en Europe de l’Ouest. Elle est assez locale et migratrice dans toute la péninsule scandinave. Elle n’est présente qu’en montagne au Maghreb, Maroc essentiellement. En revanche, elle y est bien présente en hiver. Elle est absente des steppes et déserts d’Asie centrale ainsi que du plateau tibétain. On la trouve en montagne (Tien Shan, Pamir, Himalaya…), migratrice évidemment. Toutes les populations continentales, russe, mongole et chinoise, sont migratrices et vont passer l’hiver bien au sud, autour de la Mer Rouge, du Golfe persique, en Inde, en Asie du Sud-Est et en Indonésie.

Menaces – protection


Références utilisées

Autres références utiles

Fiche créée le 22/11/2020 par Jean François
publiée le 22-11-2020 – modifiée le 26-11-2020
© 1996-2022 Oiseaux.net

Canard colvert

Anas platyrhynchos

Systématique

  • Ordre : Ansériformes
  • Famille : Anatidés
  • Genre : Anas
  • Espèce : platyrhynchos

Descripteur

Linnaeus, 1758

Biométrie

  • Taille : 65 cm
  • Envergure : 75 à 100 cm.
  • Poids : 850 à 1400 g

Longévité : 29 ans

Description de la famille

Les Anatidés sont des oiseaux de taille moyenne à grande, occupant tous les continents, excepté l’Antarctique. La famille est forte de quelque 165 espèces. Ils sont très liés à l’eau, majoritairement aux eaux douces. Leurs pattes courtes sont palmées, ce qui constitue une adaptation à la nage. Leur ailes, assez courtes et étroites pour leur poids, engendrent un vol battu rapide et énergique, autorisé par une forte musculature pectorale. Le long cou est tendu au vol. La forte densité corporelle facilite la plongée chez les espèces recherchant leur nourriture dans l’eau.
Les femelles reproductrices arrachent leur duvet ventral pour en garnir leur nid, sommaire par ailleurs. Le but est double, dégarnir la plaque incubatrice pour l’incubation et fournir un réceptacle antidéperdition de chaleur pour la couvée quand la femelle s’absente.

Description identification

Le Canard colvert est le plus commun des canards dits “de surface”, c’est à dire des canards qui n’ont pas la capacité de plonger de par leur morphologie. C’est aussi le plus grand d’entre eux. Le dimorphisme sexuel est très important.
Le colvert mâle nuptial se reconnaît tout de suite à sa tête et à son cou d’un vert brillant à bonne lumière. C’est ce qui lui a donné son nom. Un collier blanc sépare le vert du cou du brun-marron sombre de la poitrine. Le dos est brun clair, bordé par les scapulaires grises et brunes. Le dessous du corps est gris clair. Sur le fond noir du croupion et des sous-caudales se détachent bien les côtés blancs de la queue. Les rectrices centrales noires sont recourbées en crosse. Les ailes sont brunes dessus, blanches dessous. En vue supérieure, l’aile montre un miroir bleu irisé bordé de deux traits blancs au niveau des rémiges secondaires, signal très visible en vol. L’œil sombre ne ressort pas du tout. Le bec est jaune-citron avec l’onglet noir. Les pattes sont orange.
La femelle est très différente du mâle. Son plumage est entièrement couleur feuilles mortes, brun roussâtre, avec au niveau de chaque plume une alternance de zones claires roussâtres et de zones brun sombre. Les parties inférieures sont simplement un peu plus claires. La tête est plus unie, avec une calotte brunâtre et un trait sombre sur l’œil. Le bec est bicolore, brun-gris avec du jaune-orange sur la marge et à l’extrêmité. Les rectrices externes blanches sont également bien visibles. L’aile présente le même miroir bleu que chez le mâle. Les pattes sont orange.
Le mâle en éclipse ressemble un peu à la femelle, mais il est plus grand, a une tête grise avec une calotte très sombre, mais surtout garde le bec jaune. Cette phase de fin d’été est brève.
Le juvénile ressemble beaucoup à la femelle, mais son plumage est globalement plus sombre et plus froid. Son bec est entièrement grisâtre, avec au plus une nuance jaune.

Indications subspécifiques 2 sous-espèces

Habitat

Le Canard colvert a des exigences faibles en termes d’habitat. Il fréquente toutes sortes de milieux humides, eaux stagnantes comme courantes de toutes tailles, du petit point d’eau saisonnier aux plus grands plans d’eau et du petit ruisseau aux plus grandes rivières.

En reproduction, les eaux douces sont préférées, mais les eaux salées ne le rebutent pas. Il apprécie les eaux peu profondes riches en végétation de pleine eau et riveraine et leur cortège d’invertébrés. Seules les eaux profondes et oligotrophes comme celles de certains réservoirs ne l’attirent pas. Il n’est pas trop farouche, ce qui l’amène à fréquenter les plans d’eau d’agrément publics ou privés en zone urbaine.
La nuit, les colverts peuvent quitter les points d’eau pour explorer la campagne environnante, prairies et cultures, où ils se nourrissent.
En intersaison, des grandes troupes stationnent sur les grands plans d’eau de l’intérieur et côtiers (étangs, lacs, grands réservoirs, lagunes, estuaires…) jusqu’à ce que les rigueurs hivernales ne les en chassent le cas échéant.

Comportements traits de caractère

Le Canard colvert est un canard de surface dit “barboteur“, se nourrissant à la surface dans les eaux peu profondes. Il progresse lentement en basculant son corps et en plongeant la tête sous la surface, la queue tenue verticalement. Il se maintient dans cette position par des battements des pattes tandis que le bec fouille la vase ou la végétation. Il se redresse régulièrement pour respirer.
À la tombée du jour, les colverts quittent les eaux pour aller se nourrir en milieu terrestre dans la campagne environnante. C’est à ce moment que les chasseurs peuvent les attendre pour les tirer “à la passée”, bien sûr aux dates autorisées.

La parade nuptiale voit le mâle exhiber ses plumes brillantes. Il nage autour de la femelle avec le cou tendu puis projette sa tête en arrière sur son dos tout en redressant le corps, poitrine gonflée. Des pattes, il propulse un peu d’eau vers l’arrière tout en émettant un sifflement bref. Puis, il redresse nerveusement sa queue deux ou trois fois. À la fin, il hérisse les plumes de la tête, tend le cou au ras de l’eau et nage dans tous les sens, comme un fou.
L’accouplement, spectaculaire, a lieu dans l’eau. La femelle est alors complètement immergée, le mâle sur son dos, avec la tête seule hors de l’eau.
La femelle choisit habituellement le territoire de nidification près de l’endroit où elle est née, et certaines femelles reviennent chaque année au même endroit. La femelle est une excellente mère. Si elle est surprise au nid par un intrus, elle bat des ailes et lance des cris rauques en courant sur le sol, comme si elle était blessée. Cette attitude suffit en général à éloigner le prédateur du nid.
Il est facile de favoriser la nidification du colvert sur un plan d’eau même petit en installant des boites de nidification fixées sur des piquets dépassant un peu de la surface et contenant un substrat neutre comme de l’écorce broyée.

Vol

Le Canard colvert, avec son poids et sa taille importants, a un vol très énergique. Il est capable, comme les autres canards de surface, de s’envoler d’un bond de la surface de l’eau sans avoir à courir sur elle.

Il vole très rapidement (sa vitesse peut atteindre les 80 km/h) avec la tête et le cou tendus vers l’avant, grâce à des battements peu amples mais rapides et puissants. Ce vol rapide occasionne un sifflement saccadé des ailes dû à la forte pression exercée sur l’air et très audible de loin.
Avec cette puissance de vol, le colvert est capable de déplacements migratoires de longue distance, de jour comme de nuit.

Alimentationmode et régime

Le Canard colvert est éclectique pour son alimentation. C’est un omnivore. En période de reproduction, la nourriture animale domine (escargots, limaces, lombrics, insectes et leurs larves, petits poissons, têtards…). Son bec est capable de filtrer des proies aquatiques de petite taille.
En intersaison, il est plus nettement végétarien et se nourrit de plantes et de graines variées, aquatiques ou non.

Reproduction nidification

Ce qui précède la nidification a été décrit plus haut. Le colvert nidifie en marge des marais, plans d’eau et cours d’eau, à l’abri d’une éventuelle montée des eaux.

Le nid est généralement construit à même le sol, bien caché dans les herbes sèches, les touffes herbacées et les petits buissons du territoire. C’est une coupe sommaire mais assez profonde, faite d’herbes sèches. La femelle découvre une plaque incubatrice abdominale et utilise les fines plumes ainsi arrachées pour en tapisser le nid et le rendre douillet. Il arrive que le nid soit placé dans une cavité, par exemple dans un vieil arbre creux. On peut aussi l’amener à nicher en nichoir artificiel.
La femelle dépose 8 à 10 œufs vert pâle, parfois presque blancs, à raison d’un œuf chaque jour. L’incubation dure environ 30 jours, assurée par la femelle seule, et ne débute que lorsque la ponte est complète. La femelle est absolument homochromique avec son environnement et passe facilement inaperçue lorsqu’elle est couchée au nid. Lorsqu’elle quitte le nid pour aller se nourrir, elle recouvre les œufs avec les plumes abdominales détachées pour les cacher et garder leur chaleur.
Les poussins sont nidifuges et peuvent quitter le nid très rapidement après l’éclosion pour suivre leur mère. Ils sont capables de nager dès que leurs plumes duveteuses sont sèches. Une fois dans l’eau, les petits trouvent eux-mêmes leur nourriture.

Distribution

Le Canard colvert est une espèce holarctique présente sur l’ensemble de l’hémisphère nord (Amérique du Nord, Groenland, Islande et Eurasie jusqu’à l’extrême est, Kamtchatka et Japon inclus. Les populations les plus nordiques (Alaska et Canada, Groenland, Islande, nord de la Scandinavie et la totalité de la Sibérie et de l’Asie centrale) sont migratrices et gagnent en hiver le sud de l’aire de nidification et des régions plus méridionales (sud des États-Unis et Mexique, Bassin méditerranéen, vallée du Nil, Mésopotamie et les grandes zones alluviales du Pakistan, du nord de l’Inde et du sud de la Chine).

Menaces – protection

Le Canard colvert n’est pas menacé. C’est partout l’espèce de canards la plus nombreuse. Cela est dû très probablement à sa grande plasticité et adaptabilité. Ceci dit, les activités humaines comme la chasse ou l’usage de pesticides en agriculture, ou encore les assèchements précoces des milieux par exemple ne peuvent qu’avoir un effet négatif sur la démographie, compensé en partie actuellement par une meilleure survie hivernale due au réchauffement climatique et à l’adaptation aux milieux très anthropisés.

Références utilisées

Autres références utiles

Canard colvert du site Pouyo et les oiseaux

Fiche créée le 17/10/2020 par Jean François
publiée le 17-10-2020 – modifiée le 17-10-2020
© 1996-2022 Oiseaux.net

Cincle plongeur

Cinclus cinclus

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Cincle Plongeur

Systématique

  • Ordre : Passériformes
  • Famille : Cinclidés
  • Genre : Cinclus
  • Espèce : cinclus

Descripteur

Linnaeus, 1758

Biométrie

  • Taille : 20 cm
  • Envergure : 25 à 30 cm.
  • Poids : 46 à 75 g

Longévité : 8 ans

Description identification

Le cincle plongeur est un oiseau à queue courte. La tête, la nuque et le haut du dos sont brun-roux. Le dos est gris-ardoise foncé, avec un aspect écaillé.
Le menton, la gorge et la poitrine sont d’un blanc pur, séparés de l’abdomen foncé par une bande couleur châtain.
Le bec est noirâtre. Les yeux sont foncés avec une paupière claire, et une membrane nictitante blanchâtre visible quand il cligne des yeux. Cette membrane protège ses yeux quand il est immergé. Les pattes et les doigts sont roses.
Les deux sexes sont semblables.
Le juvénile est plus gris sur le dessus, avec des liserés foncés. Les parties inférieures sont blanches, tachetées de gris. Les pattes et les doigts sont rosâtres. Il a les yeux foncés avec un cercle oculaire blanchâtre.

Indications subspécifiques 14 sous-espèces

Voix chant et cris

Le cincle plongeur émet un chant qui est un long gazouillement de notes fluides et grinçantes. Il chante toute l’année, excepté à la période de la mue au cours de l’été. Il chante perché sur une branche basse, une racine ou une roche au-dessus de l’eau. La femelle chante comme le mâle et toute l’année aussi.

Habitat

Les cincles vivent sur les rives des cours d’eau rapides, dans les endroits rocailleux et escarpés et prioritairement en altitude. Parfois en bordure de lacs ou de mer. Pendant la période hivernale, il leur arrive de redescendre en altitude.
Le cincle plongeur est sédentaire, bougeant uniquement dans des conditions hivernales extrêmes.

Comportements traits de caractère

Le cincle plongeur trouve sa nourriture essentiellement dans l’eau. Il n’a pas les doigts palmés mais il nage très bien.

Il reste debout sur un rocher ou une branche à mi-rivière, en se balançant souvent de haut en bas avec la queue dressée. Quand il repère une proie, il glisse sous la surface de l’eau, et marche littéralement dans l’eau, ou même vole sous l’eau avec les ailes entrouvertes. Son plumage doux et dense lui offre une bonne isolation dans l’eau où il trouve des larves et des petits poissons. Après le plongeon, il peut flotter vers le bas de la rivière sur une courte distance, avec les ailes partiellement ouvertes, avant d’émerger.
Afin de glisser sous la surface, il se tend vers le bas, avec la tête bien baissée et le corps oblique, et une fois dans l’eau, il agrippe le fond avec ses doigts puissants et bouge librement.
Il marche et court aussi sur le sol, sur les rives des cours d’eau, pour chercher des insectes terrestres. Pendant la parade nuptiale, le mâle vole haut au-dessus de son territoire. Le mâle court aussi, et expose sa poitrine blanche devant la femelle. Le couple reste soudé pour un an.
Le cincle plongeur est habituellement vu seul ou en couples, mais plusieurs oiseaux peuvent dormir ensemble la nuit en hiver dans un endroit abrité, sous un pont bien souvent.

Vol

Son vol est direct, rapide et droit. On l’aperçoit souvent, rasant la surface des rivières, pour saisir les insectes.

Alimentation mode et régime

Le cincle plongeur se nourrit d’insectes et de larves, d’insectes aquatiques, de petits crustacés et de mollusques. Il consomme aussi des vers de terre, des têtards et des petits poissons, et parfois aussi des œufs de poisson.

Reproduction nidification

Le cincle plongeur niche très près de l’eau, près de la surface, ou à environ 2 mètres au-dessus de l’eau sous un pont.

Il utilise aussi des cavités dans la rive, des trous dans les murs ou les vieux arbres au-dessus de l’eau.
Les deux adultes construisent le grand nid en forme de dôme, avec de la mousse, des herbes sèches et des feuilles. Mais cette construction n’est qu’un abri. L’entrée est cachée sous un rebord végétal, et c’est là qu’est le vrai nid, une coupe d’herbes et de laîches, tapissée de feuilles, principalement des feuilles de chêne pédonculé.
La femelle dépose 4 à 6 œufs blancs en mars ou avril. L’incubation dure environ 14 à 16 jours, assurée par la femelle. Le mâle s’approche du nid uniquement quand la femelle va se nourrir, et il surveille le site. Mais le mâle la nourrit aussi régulièrement au nid.
Les poussins sont nidicoles et sont nourris par les deux parents pendant un mois. Mais les jeunes peuvent quitter le nid avant, à environ 24 à 25 jours après la naissance.

Distribution

Europe, Asie, Afrique du Nord

Menaces – protection

Le cincle plongeur n’est pas menacé actuellement, et relativement commun dans un habitat qui lui convient.

Références utilisées

Autres références utiles

Fiche créée le 01/07/2003 par Didier Collin
publiée le 01-07-2003 – modifiée le 02-09-2008
© 1996-2022 Oiseaux.net

Cygne tuberculé

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Cygne

Cygnus olor

Systématique

  • Ordre : Ansériformes
  • Famille : Anatidés
  • Genre : Cygnus
  • Espèce : olor

Descripteur

Gmelin, JF, 1789

Biométrie

  • Taille : 160 cm
  • Envergure : 200 à 240 cm.
  • Poids : 9000 à 13000 g

Longévité : 20 ans

Description de la famille

Les Anatidés sont des oiseaux de taille moyenne à grande, occupant tous les continents, excepté l’Antarctique. La famille est forte de quelque 165 espèces. Ils sont très liés à l’eau, majoritairement aux eaux douces. Leurs pattes courtes sont palmées, ce qui constitue une adaptation à la une adaptation à la nage. Leur ailes, assez courtes et étroites pour leur poids, engendrent un vol battu rapide et énergique, autorisé par une forte musculature pectorale. Le long cou est tendu au vol. La forte densité corporelle facilite la plongée chez les espèces recherchant leur nourriture dans l’eau.
Les femelles reproductrices arrachent leur duvet ventral pour en garnir leur nid, sommaire par ailleurs. Le but est double, dégarnir la plaque incubatrice pour l’incubation et fournir un réceptacle antidéperdition de chaleur pour la couvée quand la femelle s’absente.

Description identification

Oiseau très connu. Couleur générale blanc neige. Bec orange-rouge. Tubercule noir caractéristique à la naissance du bec. Les sexes sont identiques, sauf au printemps : le tubercule est alors plus gros chez le mâle que chez la femelle. Juvéniles : leur plumage tire sur le gris, souvenez-vous de l’histoire du vilain petit canard.
Les juvéniles ont un plumage brun grisâtre, commençant à devenir blanc durant le premier hiver, mais quelques plumes restent grises jusqu’au second hiver. Les pattes sont noires, le bec est gris, les yeux sont bruns.
Les nouveau-nés sont gris pâle avec le dessous blanc. Le bec est bleu-gris foncé, les pattes sont bleu-gris. Les nouveau-nés en phase claire sont blancs avec les pattes gris clair/rose.
Les poussins pèsent 210 à 220 grammes à la naissance.
Le Cygne tuberculé a une audition et une vision aiguës.
Dans la nature, il vit une vingtaine d’années. En captivité, il peut vivre de 30 à 40 ans.

Indications subspécifiques espèce monotypique

Voix chant et cris

Son cri le plus fréquent est un “vhorr” soufflé. Il émet parfois un “gaoh” assez sonore, un peu comme les goélands. Son cri d’agressivité ressemble à un sifflement de serpent.
Le Cygne tuberculé est habituellement silencieux. Les sons émis ne portent pas très loin, à cause de leur trachée droite.
Le son produit par les battements d’ailes pendant le vol, a été décrit comme un vrombissement ou un bourdonnement musical. Il est très audible.

Habitat

À l’état sauvage ou en semi-liberté, le Cygne tuberculé a besoin d’un territoire assez vaste (1,5 à 4 hectares), qui peut inclure un petit lac ou un étang en entier. En hiver, il est commun sur les eaux maritimes. Il vit dans les baies bien abritées, les marais découverts, les lacs et les étangs, les cours d’eau et les zones côtières.

Comportements traits de caractère

C’est un oiseau pas du tout timide. Il peut devenir agressif, surtout au moment de la nidification. Il a une démarche assez lourdaude et il se dandine. En hiver, le Cygne tuberculé se nourrit de jour, en plongeant sa tête dans l’eau avec le cou tendu, quand la profondeur dépasse 45 cm, afin d’aller chercher les végétaux aquatiques au fond. Les jeunes consomment la végétation coupée par les parents.
Il utilise des signes évidents pour communiquer avec ses postures. Durant la saison de nidification, le mâle se montre hautement territorial et agressif.

Dès qu’un intrus s’approche trop près du nid, animal ou humain, il adopte une attitude caractéristique, arrivant rapidement sur l’eau, cou et tête rejetés vers l’arrière comme un arc prêt à se détendre. Il forme aussi un arc avec les secondaires de ses ailes vers son dos. Il peut infliger un douloureux soufflet avec ses ailes, contrariant la rumeur populaire disant que les cygnes ne peuvent pas “mordre”…
Les jeunes cygnons en phase claire, blancs, sont parfois attaqués par leurs parents.
En revanche, les cygnes non nicheurs et les immatures sont grégaires toute l’année. Les couples dont la nidification a échoué, abandonnent leur territoire et rejoignent des groupes pour muer.
Quand il nage, le Cygne tuberculé positionne son cou en une courbe gracieuse, avec le bec pointé vers le bas, à l’opposé des autres cygnes et oies, qui gardent le cou bien droit et le bec levé.
Les cygnes qui vivent dans les zones froides migrent au sud pour l’hiver. Les sédentaires restent sur les aires de reproduction ou rejoignent des groupes qui hivernent. Parfois, ils se déplacent pour muer.

Vol

Le Cygne tuberculé, oiseau très lourd, a un envol laborieux et puissant. Agitant ses grandes ailes, il “marche” sur l’eau avant de s’élever majestueusement.

Il vole avec le cou et la tête bien tendus vers l’avant. Chaque battement d’ailes produit un bruissement ondulant et sonore lorsqu’il est en phase de vol, et ce son peut s’entendre à plusieurs dizaines de mètres. Ce bruit caractéristique remplace chez le Cygne tuberculé, le cri d’appel existant chez les autres espèces. Il a une vitesse en vol de 85 à 88 km/h.

Alimentation mode et régime

Le Cygne tuberculé se nourrit essentiellement de matières végétales. Il pâture dans les zones herbeuses et les prairies humides. Il ne dédaigne pas les mollusques ou les insectes aquatiques, capturés à l’aide de son bec capable de filtrer la vase au travers des lamelles.

Reproduction nidification

  adulte plumage nuptial

Le couple de Cygnes tuberculés n’est pas uni pour la vie, contrairement à ce qui a souvent été dit.

Le mâle peut avoir jusqu’à quatre partenaires, ou même “divorcer” pour une autre. Il est en général uni au moins pour une saison.
Le nid, très gros, hors de l’eau, est construit par les deux parents, le mâle apportant les matériaux à la femelle (roseaux et herbes). Entre avril et mai, celle-ci dépose de 5 à 12 œufs, gris clair, vert clair ou bleu pâle/vert, de 115 x 75 mm pour 340 g. L’incubation dure environ 36 à 38 jours, essentiellement assurée par la femelle, le mâle surveillant le territoire. Il peut la remplacer quand elle se nourrit, et reprendre l’incubation si elle disparaît (mort ou maladie). Les naissances sont synchronisées sur une période de 26 heures. Les poussins vont à l’eau immédiatement après l’éclosion. Les jeunes sont élevés par les deux parents. La femelle couve les cygnons qui montent souvent sur le dos des adultes, et plus souvent sur la femelle. Les jeunes ont leur plumage complet à l’âge de 60 jours. Ils ne pourront voler qu’au bout de 4 ou 5 mois. Ils atteignent leur maturité sexuelle à l’âge de trois ans. Ils restent avec les parents jusqu’au printemps suivant, jusqu’à la période de reproduction.

Distribution

Le Cygne tuberculé niche en Grande-Bretagne, au nord et dans le centre de l’Europe, au centre et dans le nord de l’Asie. En hiver, il gagne l’Afrique du Nord, le Proche-Orient et la Corée. Il a été introduit avec succès en Amérique du Nord, où il est résident.

Menaces – protection

Références utilisées

Autres références utiles

Cygne tuberculé du site Pouyo et les oiseaux

Fiche créée le 07/11/2002 par Didier Collin
publiée le 07-11-2002 – modifiée le 12-07-2017
© 1996-2022 Oiseaux.net

Grand Cormoran

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grand cormoran

Phalacrocorax carbo

Systématique

  • Ordre : Suliformes
  • Famille : Phalacrocoracidés
  • Genre : Phalacrocorax
  • Espèce : carbo

Descripteur

Linnaeus, 1758

Biométrie

  • Taille : 100 cm
  • Envergure : 130 à 160 cm.
  • Poids : 2000 à 2500 g

Longévité : 20 ans

Description identification

Le grand cormoran adulte en plumage nuptial est tout noir, avec des reflets bleu et vert-bronze. Le dos est gris-bronze avec des lisérés foncés. La queue est noire et assez longue. Une tache blanche sur la cuisse apparaît pendant la période nuptiale.
La tête est noire, avec quelques plumes blanches sur la crête peu fournie composée de quelques plumes plus longues. Les joues et la gorge sont blanches. Les yeux sont verts, allant de l’émeraude au turquoise. Le bec légèrement crochu et puissant est noirâtre avec la base jaune. Les pattes et les doigts palmés sont noirs.

Indications subspécifiques 5 sous-espèces

Habitat

Le grand cormoran vit sur les côtes rocheuses ou sablonneuses, dans les estuaires, près des lacs et des grands cours d’eau. Il niche sur les falaises et les îles rocheuses, et se nourrit dans les eaux abritées. Il hiverne le long des côtes.

Comportements traits de caractère

Le grand cormoran se nourrit principalement de poisson. Il plonge pour capturer sa proie avec le bec, et il est capable de rester sous l’eau pendant plus d’une minute. Il remonte le poisson à la surface afin de l’étourdir en le secouant et de le lancer en l’air pour le retourner avant de l’avaler.
Cette espèce est grégaire et niche en colonies sur les corniches des falaises, dans des arbres, sur les côtes ou à l’intérieur des terres.

Il est habituellement silencieux en dehors des colonies.

Vol

Le grand cormoran vole avec des battements fermes et des glissés occasionnels.

Alimentation mode et régime

Le grand cormoran se nourrit principalement de poisson et d’invertébrés aquatiques.

Reproduction nidification

Le nid est une grande structure faite de rameaux de bois et d’algues, tapissé de matériaux plus fins.

Les deux parents construisent le nid sur un arbre bas, sur le sol, sur les corniches des falaises ou sur des pentes abruptes.
La femelle dépose 3 à 4 œufs blanc bleuté. L’incubation dure environ 29 à 31 jours, assurée par les deux adultes.
Les poussins sont nourris par les deux adultes, d’abord avec du liquide régurgité, et plus tard avec de la nourriture solide qu’ils prennent directement dans la gorge des parents. Ils restent dépendants de leurs parents pendant 70 jours, mais prennent leur envol à 50 jours.

Distribution

Les grands cormorans ont été persécutés par les humains en tant que concurrents des pêcheurs. A présent, avec les efforts de conservation, les nombres augmentent et les statuts de cette espèce sont stabilisés.

Références utilisées : IOC World Bird List (v12.1), Gill, F and D Donsker (Eds). 2022.

Autres références utiles

Grand cormoran du site Pouyo et les oiseaux

Fiche créée le 07/11/2002 par Didier Collin
publiée le 07-11-2002 – modifiée le 09-01-2009
© 1996-2022 Oiseaux.net

Grèbe castagneux

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Grèbe castagneux

Tachybaptus ruficollis

Systématique

  • Ordre : Podicipédiformes
  • Famille : Podicipédidés
  • Genre : Tachybaptus
  • Espèce : ruficollis

Descripteur

Pallas, 1764

Biométrie

  • Taille : 29 cm
  • Envergure : 40 à 45 cm.
  • Poids : 100 à 200 g

Longévité :13 ans

Description identification

C’est le plus petit et le plus trapu des grèbes. Il est immédiatement identifiable à sa petite tête ronde, son petit bec mince aux commissures pâles souvent visibles et son inimitable façon de flotter comme un bouchon, l’arrière du corps tronqué. En période nuptiale, le castagneux se reconnaît à ses joues, sa gorge et son avant du cou brun-roux contrastant avec le reste du plumage brun sombre et la tache jaune pâle qui marque la commissure du bec. En plumage d’hiver, le castagneux revêt une coloration assez uniforme. Le contraste entre la gorge, l’avant du cou et les flancs chamois d’une part, et la calotte, la nuque et les parties supérieures brunes d’autre part, est moins net. La tache clair aux commissures s’estompe et est à peine visible. En période hivernale, la confusion est toujours possible avec le Grèbe à cou noir et, dans une certaine mesure avec l’esclavon. Cependant, une somme de détails permet d’établir une distinction : la taille est nettement inférieure, l’avant du cou et les flancs chamois (et non pas grisâtres), le cou plus court, le bec plus droit et la calotte plus plate.

Indications subspécifiques 7 sous-espèces

Voix chant et cris

En période de nidification, il émet une sorte de hennissement strident roulé, souvent crescendo puis decrescendo, rappelant le cri du Courlis corlieu. Par ailleurs, il produit toute une série de cris variés : des cris gazouillants, un cri d’alarme fin et métallique, “ouit-ouit”, et un cri de contact aigu “bii-ib”.

Habitat

Le Grèbe castagneux aime bien les eaux dormantes, aussi n’est-il pas rare de le trouver sur les petits étangs, les mares et même les fossés inondés.

De tous les grèbes, il est en effet celui qui peut nicher sur les pièces d’eau dont la surface est la plus réduite. Et ceci, non pas en raison de sa petite taille mais de son régime alimentaire moins piscivore que les autres espèces de grèbes. En période de reproduction, il accorde sa préférence aux cours d’eau lents dont la végétation émergée est suffisamment abondante pour dissimuler son nid. Le reste de l’année, il fréquente les lacs plus dégagés, les estuaires, et dans certaines régions, les eaux côtières abritées.

Comportements traits de caractère

Les oiseaux vivant en Europe Occidentale, dans les îles britanniques et en Afrique du Nord sont sédentaires.

Les oiseaux originaires de l’Europe Septentrionale migrent à la fin de la saison estivale et viennent grossir les rangs des oiseaux habitant dans nos régions. Toutefois, sans doute à cause de sa discrétion et de son caractère farouche, des techniques de comptage pas toujours fiables, les effectifs répertoriés en France pendant la mauvaise saison sont nettement inférieurs à ceux que l’on pourrait attendre. En hiver, les castagneux forment de petits groupes qui se mêlent avec d’autres espèces d’oiseaux hivernants. Sa spécialité est alors de coloniser les cours d’eau à faible débit comme les rivières et les petits fleuves.

Vol

En tout temps, il passe beaucoup de temps sur l’eau et on a peu d’occasions de le voir voler.

Alimentation mode et régime

Son régime est nettement moins piscivore que celui des autres grèbes et il peut trouver, même dans de petits plans d’eau, suffisamment de larves d’insectes et d’invertébrés aquatiques pour subvenir aux besoins de sa nichée. Plongeant sans cesse à la recherche des ses proies aquatiques, il est assez difficile à observer car il reste peu de temps à la surface lorsqu’il est en activité de pêche pour capturer des mollusques et des crustacés qui constituent l’essentiel de son régime.

Reproduction nidification

Comme chez tous les grèbes, le nid, construit avec des roseaux et des branchages fins, est une sorte de petit radeau plus ou moins flottant amarré dans les roseaux ou à la berge par les branches d’un arbuste tombant dans l’eau.

D’avril à juillet, la femelle y pond 5 à 6 œufs de couleur blanchâtre dont l’incubation est assurée par les deux parents pendant une période qui varie de 20 à 27 jours. Des secondes pontes ou des pontes de remplacement peuvent être effectuées jusqu’au début du mois d’août. Les jeunes sont nidifuges, accompagnent leurs parents lors des promenades quotidiennes et trouvent refuge sur leur dos. Cependant, ils ne sont pas autonomes et capables de s’envoler avant l’âge d’un mois et demi.

Distribution

Références utilisées

Autres références utiles

Grèbe castagneux du site Pouyo et les oiseaux

Fiche créée le 07/11/2002 par Didier Collin avec la participation de Daniel Le-Dantec
publiée le 2009-04-21 – modifiée le 2009-04-21
© 1996-2022 Oiseaux.net

Héron cendré

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Héron-cendré

Ardea cinerea

Systématique

  • Ordre : Pélécaniformes
  • Famille : Ardéidés
  • Genre : Ardea
  • Espèce : cinerea

Descripteur

Linnaeus, 1758

Biométrie

  • Taille : 98 cm
  • Envergure : 175 à 195 cm.
  • Poids : 600 à 1200 g

Longévité : 25 ans

Description de la famille

Les Ardéidés sont des oiseaux de taille moyenne à très grande, à long cou, longues pattes et long bec. Le cou est replié en S au repos et en vol. Il se tend lorsque l’oiseau est en alerte ou qu’il capture une proie. Les pattes sont tendues vers l’arrière en vol. Le bec est en forme poignard, caractéristique de piscivore, régime majoritaire du groupe.
On les trouve sur tous les continents, excepté le continent antarctique. Ils occupent une grande variété d’habitats humides ou aquatiques, mais aussi terrestres pour une minorité d’entre eux.
Leur plumage est globalement discret, voire cryptique pour certains, avec des teintes de gris et de bruns, qui peuvent aller jusqu’au roux assez vif, mais dont la continuité est rompue par des marques disruptives. Font exception les Ardéidés tout blancs que sont certaines aigrettes.
De nombreux Ardéidés sont coloniaux pour la reproduction, mais ce n’est pas la règle.

Description identification

Le Héron cendré est un de nos plus grands Ardéidés, le plus grand d’Europe. On le reconnaît justement à sa grande taille, à sa teinte grise et, au vol, à sa silhouette particulière.
Le plumage est gris moyen sur les parties supérieures et blanc dessous. Les plumes de vol, rémiges et rectrices, sont noirâtres, d’où un contraste typique entre elles et le reste du corps qui se voit bien en vol.
Le plumage gagne en netteté chez l’adulte. Les bords de la calotte deviennent bien noirs et se prolongent en petite huppe. Le bec jaunit, le devant du cou égrène de nettes stries noires, une tache blanche apparaît au poignet au-dessus des petites couvertures noires, les scapulaires s’allongent, les pattes s’éclaircissent. C’est ce plumage qui prévaut une grande partie de l’année, mais dans le courant de l’hiver, le plumage nuptial va se développer chez l’adulte reproducteur.
Le bec devient jaune orange, les lores bleuissent, la huppe noire s’allonge, de longues plumes ornementales poussent au bas du cou et au niveau des scapulaires, les pattes jaunissent encore. Le mâle se distingue alors de la femelle par ses teintes plus vives. Tous ces atours contribueront à la mise en valeur de l’adulte au moment des parades nuptiales.
Le juvénile et l’immature ont un plumage qui ressemble à celui de l’adulte inter-nuptial, mais plus terne, avec la partie supérieure du bec et les pattes sombres.

Indications subspécifiques 4 sous-espèces

Chant et cris

Le Héron cendré n’a pas de chant. Son cri habituel, celui qu’il pousse par exemple à l’envol, est un “waarr” très rude et râpeux. Le cri de vol est du même type, mais un peu plus doux. C’est un “weeh” sonore, croassant, de tonalité plus élevée.
Au moment de l’installation, la colonie bruisse des cris divers, gutturaux et éraillés. Les jeunes déjà grands quémandent leur pitance au nid avec des caquètements lancinants “kakakakakaka…”.

Habitat

Le Héron cendré fréquente toutes les eaux douces ou saumâtres à condition qu’elles soient poissonneuses. En intersaison, il fréquente également les milieux agricoles dans sa chasse aux rongeurs et autres proies terrestres. Pour la reproduction, il recherche des milieux arborés avec de grands arbres pour établir son nid (forêts, ripisylves, peupleraies, bosquets et parcs). Localement, c’est la roselière qui est choisie pour la nidification.

Comportements traits de caractère

Le Héron cendré est fondamentalement un oiseau grégaire en tous temps. À la belle saison, les adultes se reproduisent en colonies qui peuvent compter plusieurs centaines de nids. La territorialité est alors limitée aux abords immédiats du nid. En dehors de la saison de reproduction pour les adultes et en tout temps pour les immatures, les oiseaux se rassemblent pour la nuit en dortoirs dans des endroits qui les protègent des prédateurs (sur des arbres, sur des îlots de plan d’eau, sur des vasières, etc.).
À l’inverse, lorsqu’ils sont en pêche, ils deviennent très solitaires et territoriaux et défendent vivement leurs zones de pêche contre les intrus.

Les poursuites sont alors fréquentes.
Suivant la latitude, les oiseaux sont sédentaires ou migrateurs. Les oiseaux sibériens par exemple sont migrateurs tandis que les hérons français sont tout au plus erratiques. Les déplacements migratoires se font en groupes et de jour. Ces groupes s’organisent moins systématiquement en V que les grues, les oies ou les cormorans.
Les Hérons cendrés sont de nature farouche et gardent leurs distances vis à vis de l’homme. Mais cela ne les empêche pas par ailleurs d’être opportunistes et de venir par exemple tôt le matin ou tard le soir vider un bassin de ses poissons rouges en zone urbaine.
L’espèce est monogame pour la reproduction, mais il semble que les liens du couple ne tiennent que le temps d’une nidification. Il n’y a pas de fidélité dans le temps au partenaire comme cela peut s’observer dans d’autres groupes, les rapaces par exemple.
On pourrait penser que ces grands oiseaux sont gênés par leurs grandes ailes et leurs grandes pattes quand ils évoluent dans les arbres, mais cela ne semble pas le cas. Leurs ailes leur servent à garder leur équilibre et leurs longs doigts à saisir les branches, même les plus fines.

Vol

Comme les autres ardéidés, le Héron cendré replie le cou en vol de façon à équilibrer le poids du corps.

Le cou forme alors boucle proéminente par dessous. Les pattes sont alors tendues vers l’arrière. Enfin, les ailes longues et larges apparaissent voûtées, avec le poignet surélevé et la pointe tombante. Ces caractéristiques sont à l’origine d’une silhouette inconfondable. Le vol est ample, lourd et puissant. Les hérons sont capables de voler sur de grandes distances et de nombreuses populations sont migratrices.

Alimentation mode et régime

Le Héron cendré se nourrit essentiellement de poissons, en particulier pour l’alimentation des jeunes.

Le régime inclut aussi des amphibiens comme les grenouilles, certains invertébrés comme les écrevisses et des taxons amphibies tels que couleuvre à collier, musaraigne aquatique, etc., mais de façon marginale. En intersaison, on le voit souvent en milieu terrestre, surtout en prairie, où il chasse les campagnols et probablement aussi les vers de terre.
Il pêche les poissons à l’affût, parfaitement immobile, les yeux rivés vers la surface. Une fois le poisson repéré, d’une détente foudroyante du cou, il capture sa proie ou la harponne si elle est assez volumineuse, avec son bec en poignard. Il fait de même en milieu terrestre avec les campagnols qu’il peut affûter près de leurs galeries ou alors saisir par surprise en maraudant. Les grosses proies terrestres sont tuées du bec avant d’être avalées.

Reproduction nidification

Le Héron cendré est une espèce coloniale monogame. Il est soit arboricole, soit paludicole, pour la reproduction. Dans le premier cas, le nid est construit dans un grand arbre, généralement dans la canopée en bout de branche. Ce nid est fait de branchettes et brindilles avec une coupe sommaire garnie d’éléments végétaux fins. Il est assez large et plat, mais il fait relativement petit pour la taille de l’oiseau. Quand de tels nids voisinent avec des nids de Corbeaux freux comme c’est assez fréquemment le cas, la différence de taille peut ne pas être flagrante.

C’est la morphologie qui compte. Et quand ils voisinent avec des nids d’autres ardéidés, échassiers ou cormorans car les colonies sont souvent mixtes, on peut avoir beaucoup de mal de s’y retrouver et de les dénombrer.

Dans le second cas, le nid, également en branchettes mais aussi en roseaux secs et autres items palustres, est posé sur une assise de tiges sèches de phragmites entrecroisées au-dessus de l’eau. Un autre support comme un touradon de Carex peut aussi être utilisé.
Malgré leur structure assez faible, les nids peuvent être utilisés sur plusieurs années, surtout les nids arboricoles, et gagnent alors en volume. Un même arbre peut supporter plusieurs nids, jusqu’à 10 et plus.

La femelle dépose de 3 à 5 œufs mats, d’un bleu-vert clair. L’incubation est assurée alternativement par les deux parents, et dure environ 26 jours. À la naissance, les poussins ont un aspect un peu comique, avec leur duvet blanc dressé sur la tête. Ils quémandent leur pitance par des caquètements incessants à longueur de journée. Ils sont nourris par leurs parents qui, sollicités par leurs coups de bec, régurgitent la nourriture. Les poussins se servent d’abord dans le bec des adultes puis plus tard directement dans le nid. Les juvéniles séjournent au nid environ 2 mois, ne volant pas très bien avant l’âge de 55 jours.

Distribution

Le Héron cendré est répandu sur tout l’ancien monde, de l’Atlantique au Pacifique et en latitude, du nord de la Scandinavie et de la Sibérie au sud de l’Afrique, de l’Inde et de l’Indonésie. Il manque aux zones arctiques, aux grandes zones désertiques (Sahara, Arabie, déserts asiatiques) ainsi qu’à l’Océanie (Australie, Papouasie-Nouvelle Guinée, etc.).

Menaces – protection

Actuellement, l’espèce se porte bien, au moins en Europe, grâce à sa protection totale. Elle est en expansion sur les marges de l’aire. Une prise en compte de ses colonies dans la gestion des milieux forestiers est cependant souhaitable.

Références utilisées

Autres références utiles

Héron cendré du site Pouyo et les oiseaux

Fiche créée le 28/01/2019 par Jean François
publiée le 28-01-2019 – modifiée le 04-02-2019
© 1996-2022 Oiseaux.net

Martin-pêcheur d’Europe

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Martin pêcheur

Alcedo atthis

Systématique

  • Ordre : Coraciiformes
  • Famille : Alcédinidés
  • Genre : Alcedo
  • Espèce : atthis

Descripteur

Linnaeus, 1758

Biométrie

  • Taille : 16 cm
  • Envergure : 24 à 26 cm.
  • Poids : 30 à 45 g

Longévité : 15 ans

Description de la famille

La famille des Alcedinidés, forte de 19 genres et 118 espèces, occupe tous les continents, excepté bien sûr l’Antarctique. La taille de ses représentant va de celle d’un moineau à celle d’une corneille. La majorité fréquentent les milieux aquatiques et leurs abords, les autres étant plutôt forestiers.
Le plumage est souvent vivement coloré de bleu, vert, roux ou brun, avec peu ou pas de dimorphisme sexuel.
La très petite taille relative de leurs pattes aux doigts partiellement soudés leur interdit la marche au sol.
A l’inverse, leur bec en dague est typiquement celui de piscivores, un peu comme chez les hérons. Il est fort à très fort. Il s’agit de leur instrument de capture des proies. Tous sont en effet carnivores, le spectre alimentaire variant en fonction de l’habitat occupé.
Pour la reproduction, ce sont tous des cavernicoles. La majorité d’entre eux creusent leur nid avec leur bec dans un substrat meuble, sol, bois, termitière… Les autres utilisent des cavités préexistantes comme celles des pics. La taille de ponte est élevée, elle peut atteindre une 10e d’œufs. Un peu comme chez les Picidés, les poussins sont nidicoles. Ils naissent nus et aveugles dans un laps de temps restreint pour avoir à peu près le même âge et donc les mêmes chances d’être nourris par leurs parents. Il s’ensuit un long séjour au nid.
Etant donné leurs exigences écologiques particulières (milieux riches en proies, disponibilité en sites de nidification), il n’est pas étonnant qu’un bon nombre d’entre eux, 35% exactement, soient classés dans les espèces ayant un problème de conservation. L’un est éteint à l’état sauvage et 4 sont en danger critique d’extinction.

Description identification

Le Martin-pêcheur d’Europe est un petit alcédinidé de l’Ancien Monde au plumage bleu et roux, comme un bon nombre de membres de la famille, et le seul à avoir cet aspect sur la plus grande partie de son aire de répartition eurasiatique.
Le dimorphisme sexuel est faible. L’adulte a l’ensemble des parties supérieures bleues, d’un bleu particulièrement vif du manteau aux sus-caudales. Les scapulaires et les couvertures alaires sont plus sombres, nuancées de vert et ponctuées de bleu clair. Les parties inférieures sont d’un roux vif à l’exception de la gorge blanche à crème. Le patron de tête est remarquable. Le dessus est d’un bleu nuancé de vert et nettement moucheté. La zone lorale noirâtre inclut une tache rousse. L’œil est sombre. La zone auriculaire rousse, bordée de bleu dessous, est typique de l’espèce. Sur les côtés du cou s’esquisse un collier blanc.
En période nuptiale, le bec en dague est entièrement noir chez le mâle adulte, noir avec la base de la mandibule inférieure orange chez la femelle adulte. Les petites pattes, typiques de la famille, sont rouge-vermillon.
Les sept sous-espèces décrites ne montrent que des différences assez minimes de taille et de couleur.
Le juvénile est globalement plus terne, que ce soit les parties supérieures, moins bleues et plus vertes, ou les parties inférieures d’un roux moins vif avec au début la poitrine obscurément marquée de brunâtre. Le bec noirâtre possède une pointe blanchâtre et les pattes sont rosâtres.

Indications subspécifiques 7 sous-espèces

Voix chant et cris

Le cri habituel du Martin-pêcheur d’Europe, ou tout au moins celui qu’on entend le mieux et le plus fréquemment est un “siii” appuyé et incisif qui rappelle un peu le cri de l’Accenteur mouchet, mais en beaucoup plus puissant et répété. C’est par ce cri que l’oiseau s’annonce quand il arrive en vol comme une flèche bleue au-dessus de l’eau.
Le chant est une succession de sifflements stridents de fréquence un peu variable.
Un “tri tri tri tri tri…” aigu et vibré est utilisé pour en imposer à un congénère ou repousser un intrus.
Les jeunes quémandent au nid avec des cris roulés incessants de tonalité basse.

Habitat

Le Martin-pêcheur d’Europe fréquente le bord des eaux qu’elles soient stagnantes ou courantes. Ces eaux peuvent être très diverses, mais elles doivent surtout être très poissonneuses, riches en petits poissons de taille adaptée à la sienne. L’eau doit être suffisamment claire pour qu’il puisse y pêcher efficacement. Il lui faut également une végétation riveraine sur laquelle il puisse se tenir à l’affût de ses proies, même si occasionnellement il peut pratiquer un vol stationnaire de repérage. Le milieu peut être naturel ou alors complètement artificiel.

Ainsi, les nombreuses ballastières résultant de l’extraction de granulats, recolonisées par la végétation et empoissonnées, constituent de nouveaux territoires pour l’espèce.
Pour la reproduction cavernicole typique de l’espèce, le martin-pêcheur doit avoir à sa disposition des “fronts de taille” facilement accessibles, assez fréquents le long des eaux vives, dans lesquels il pourra creuser du bec le tunnel de nidification horizontal qu’il élargira à son extrémité pour accueillir le nid. Le substrat doit être favorable au creusement mais ni trop friable pour tenir dans le temps, ni trop caillouteux. Un substrat sablo-limoneux est une sorte d’idéal.
Le long des cours d’eau, le martin-pêcheur trouve d’habitude le gite et le couvert. En revanche, ce n’est pas toujours le cas pour les plans d’eau. Il peut y avoir distanciation entre les zones de pêche et le site de nidification. Le martin-pêcheur est capable d’aller trouver un site terrestre favorable à la nidification jusqu’à quelques centaines de mètres de l’eau, en survolant les terres.
Les populations sédentaires restent toute l’année sur les mêmes eaux et ce sont les jeunes de l’année, erratiques, qui assurent la dispersion de l’espèce et le brassage de la population. En revanche, pour les populations soumises à un climat continental à hivers froids, la migration est de rigueur. Les zones d’hivernage sont distinctes des zones de nidification et les trajets migratoires peuvent atteindre plusieurs milliers de km. À cette saison, ces martins-pêcheurs sont volontiers côtiers et fréquentent les littoraux rocheux, les estuaires, les lagunes, les ports, les mangroves, etc.

Comportements traits de caractère

On entend le martin-pêcheur plus qu’on ne le voit. C’est en général à son cri perçant qu’on est averti de sa présence.

Le plus souvent, ce qu’on voit de l’oiseau, c’est une flèche bleue qui file à toute vitesse au ras de l’eau, de toute la puissance de ses petites ailes vibrantes. La couleur bleue des parties supérieures se fond dans le ciel clair reflété par la surface de l’eau.
Il n’est pas facile de le trouver perché dans la végétation, immobile, malgré ses couleurs vives. En revanche, quand on sait où il se trouve, il suffit d’attendre pour observer son activité de pêche. Il se tient à l’affût sur un point haut, la tête et la queue agitées de mouvements nerveux. Lorsqu’un poisson est repéré, il quitte son perchoir d’un vol oblique rapide, vient percuter le surface pour se saisir du poisson et regagne son perchoir.
À ses mouvements vifs, à ses nombreux cris, on devine un oiseau plutôt agressif, prompt à défendre son territoire contre les intrus. Du caractère, il lui en faut, quand on sait que dans les meilleurs secteurs occupés, la densité peut atteindre 6 à 8 couples au km linéaire de cours d’eau. Il ne peut se permettre de laisser aller, il lui faut défendre son territoire à tout prix.
Quand on connaît un site de nidification, les observation sont assez faciles, à condition de se fondre dans l’environnement, par exemple grâce à un filet de camouflage, car l’oiseau est farouche.

Vol

Assuré par des ailes courtes et arrondies à grande fréquence de battements, le vol du Martin-pêcheur d’Europe est très rapide et direct.

De ce fait, il ne peut voler qu’en milieu ouvert, que ce soit au-dessus de l’eau ou de la terre ferme.
Il est capable de brefs vols sur place pour repérer ses proies lorsqu’il est en pêche. En général, le site de nidification est suffisamment dégagé pour permettre un accès direct au nid. Lorsque ce n’est pas le cas, par exemple en bord de cours d’eau un peu envahis de ligneux, l’oiseau peut procéder par étapes pour gagner le nid.
Enfin, on peut noter que la morphologie de ses ailes permet également au martin-pêcheur de nager brièvement sous l’eau et de prendre appui sur l’eau pour en ressortir à l’issue du piqué.
Ce qui est étonnant avec des ailes pareilles, c’est que le martin-pêcheur puisse être migrateur.
En aucun cas, sa migration ne peut être une migration active d’altitude, elle ne peut être que rampante et procéder par étapes courtes.

Alimentation mode et régime

L’essentiel du menu du martin-pêcheur est composé de petits poissons de toutes sortes, vairons, vandoises, rotengles et gardons, truitelles, etc, dès lors que leur taille n’excède pas 125 mm.

Les poissons constituent au moins 60% du régime. Le reste est constitué d’amphibiens (petits anoures ou têtards), de gros arthropodes aquatiques (dytiques, larves d’Odonates, crustacés, etc.) et de façon anecdotique de quelques mollusques. L’oiseau guette ses proies du haut d’un perchoir n’excédant pas trois mètres, ou bien il pratique le vol stationnaire. Une fois la proie repérée, il plonge le plus souvent d’un vol oblique rapide et rabat les ailes vers l’arrière au moment de l’impact avec la surface. Il se saisit du poisson avec le bec et d’un coup d’ailes puissant, il refait surface presque instantanément et regagne son perchoir. Si la proie est petite, elle est avalée directement tête la première. En revanche, une proie de grande taille est tenue du bec et assommée à grands coups portés contre le support puis avalée inerte.
Après digestion, le martin-pêcheur rejette par la bouche la partie indigeste de ses proies (écailles, os) sous forme de petites pelotes de régurgitation blanches ou grises.
La disponibilité en eaux libres conditionne la biologie de l’oiseau. Il sera sédentaire quand cette disponibilité est annuelle. Dans le cas contraire, il sera migrateur.

Reproduction nidification

La période de reproduction varie suivant les localités. En Europe, elle est printanière et estivale (mars à juillet) comme il se doit, alors qu’au Sri Lanka par exemple, elle a lieu de novembre à juin. L’espèce est en principe monogame mais des cas de polygamie ont été décrits. En général, le couple élève deux nichées successives, parfois plus dans des conditions optimales. Dans ces conditions, on comprend qu’une population puisse reconstituer ses effectifs assez rapidement après un accident climatique.
La nidification débute par des parades nuptiales qui comportent de bruyantes poursuites aériennes, les deux partenaires volant tantôt au ras de la surface de l’eau, tantôt au-dessus de la cime des arbres riverains, mais toujours dans des endroits dégagés par nécessité. Ils paradent depuis un perchoir, alternant accroupissements et étirements, basculements du corps de gauche à droite, le tout ponctué de cris divers sifflés et roulés. Si un intrus se présente, il est accueilli par une posture d’intimidation, tête et bec dressés et ailes tombantes.
Les préliminaires peuvent durer de longues heures, voire plusieurs jours, jusqu’au choix par la femelle du site de nidification parmi tous ceux que le mâle lui propose.

L’alliance est conclue lorsque la femelle accepte le poisson que lui offre le mâle. Ce dernier se tient devant elle, courbé en avant, cou tendu et ailes tombantes, le bec tenant le poisson présenté par la tête. À partir de ce moment le mâle nourrira sa partenaire de façon à ce qu’elle se consacre entièrement à la reproduction.
Le Martin-pêcheur d’Europe est cavernicole. Il niche dans une loge située dans la berge d’un cours d’eau. Si aucun terrier préexistant n’est disponible, le couple devra en creuser un avec le bec, les pattes servant à évacuer la terre, dans une pan de berge vertical dégagé, ce qui lui demande 1 à 2 semaines de travail. L’excavation commence par des coups de bec du couple qui pique à tour de rôle contre la paroi, bec en avant, pour amorcer le tunnel. Le plus souvent, le tunnel est creusé le plus haut possible dans la berge pour éviter les inondations et classiquement à moins de 50 cm du niveau du sol sus-jacent. Légèrement montant, il est de longueur très variable, souvent plus d’un mètre, et a une largeur de 5 à 7 cm. La chambre de nidification terminale mesure environ 10 cm de largeur et de hauteur et une 15e de cm de longueur.
La femelle y pond en moyenne six ou sept œufs. Les adultes couvent à tour de rôle le jour, la femelle seule la nuit. L’incubation dure environ 3 semaines. Elle débute à la fin de la ponte, ce qui fait que les éclosions sont quasi-simultanées, ce qui est une nécessité car les poussins, nidicoles, naissent nus et aveugles. Ils sont nourris de minuscules poissons. À 10 jours, ils peuvent avaler des poissons de plus de 3 cm. Mangeant environ leur poids de poissons chaque jour, les jeunes grandissent vite et sont aptes à quitter le nid à l’âge de 4 semaines environ. Ils restent groupés dans le voisinage du nid et effectuent leurs premiers plongeons quelques jours après leur sortie. Souvent à ce moment, la femelle est déjà investie dans une seconde reproduction et c’est le mâle qui a la charge des jeunes. Comme le premier nid est souillé par les déjections des jeunes, les pelotes et autres déchets, la nouvelle nidification a lieu dans une autre cavité.

Distribution

Le Martin-pêcheur d’Europe porte mal son nom car il est distribué non seulement en Europe, mais sur l’ensemble de l’Eurasie, de l’Atlantique au Pacifique. C’est la sous-espèce “ispida” qui occupe l’Europe. Elle est absente d’Islande, rare dans le nord des Îles britanniques, et elle n’occupe que l’extrême sud de la Fenno-Scandie. La ssp type “atthis” se trouve du sud de l’Espagne et du Maghreb à la Sibérie centrale et au nord-ouest de la Chine et de l’Inde. “Bengalensis” est répartie du centre de l’Inde au sud-est de la Sibérie, au Japon et à l’Asie du Sud-Est dont les îles sont occupées par 4 autres sous-espèces. L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont inoccupées.
Les populations des régions continentales du nord sont entièrement migratrices. Celles de l’ouest vont hiverner autour du Bassin méditerranéen et du Golfe persique, celles de l’est rejoignent les populations sédentaires du sud du continent asiatique.

Menaces – protection

L’espèce, largement répartie, n’est pas globalement menacée. Elle est même donnée en augmentation localement, par exemple au sud de la Baltique, peut-être sous l’effet du réchauffement du climat. On peut quand même imaginer qu’avec une empreinte humaine toujours plus grande sur la nature, un certain nombre de populations soient en déclin sur le long terme.
C’est une espèce sensible aux conditions de son environnement. La pollution croissante des rivières associée à une pluviométrie déficitaire a un impact négatif sur la ressource en poissons, sa nourriture majoritaire. Par ailleurs, tous les aménagements qui affectent la naturalité des berges des cours d’eau pessimisent la disponibilité en sites de nidification.
Les aléas climatiques sont connus pour affecter sévèrement les populations exposées. Ce fut le cas par exemple lors de l’hiver 1962-63 qui fut exceptionnellement froid en Europe. Les populations sédentaires du martin-pêcheur furent décimées. Heureusement, après un tel accident, ponctuel, elles s’en remettent grâce aux survivants et retrouvent plus ou moins rapidement leur niveau d’origine.

Références utilisées

Autres références utiles

Fiche créée le 18/07/2020 par Jean François
publiée le 18-07-2020 – modifiée le 28-10-2020
© 1996-2022 Oiseaux.net

 

Gallinule poule-d ’eau

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Poule d’eau

Gallinula chloropus

Systématique

  • Ordre : Gruiformes
  • Famille : Rallidés
  • Genre : Gallinula
  • Espèce : chloropus

Descripteur

Linnaeus, 1758

Biométrie

  • Taille : 38 cm
  • Envergure : 50 à 55 cm.
  • Poids : 260 à 373 g

Longévité :15 ans

Description identification

La gallinule a un plumage noir ardoisé. Les parties supérieures sont plus brunes. On peut voir une bande blanche sur les flancs, et les sous-caudales médianes sont blanches.
Le bec pointu est rouge avec l’extrémité jaune, et il se prolonge vers le front par une plaque frontale rouge. Les yeux sont rouge foncé. Les pattes et les longs doigts sont verdâtres.
Les deux sexes sont semblables, avec le mâle légèrement plus grand.
Le juvénile est plus brunâtre avec la gorge et l’abdomen plus clairs. Il a des bandes blanchâtres chamoisé sur les flancs. Le bec et les pattes sont sombres.
Le poussin est couvert de duvet noir, et il a le bec rouge avec le bout noir.

Indications subspécifiques 5 sous-espèces

Habitat

La gallinule vit près des eaux douces ou saumâtres des zones humides où la végétation est abondante et émergente, avec des rives proposant un couvert. On la trouve près des étangs, des rivières calmes, des marais et des lacs, et aussi dans les eaux des parcs urbains.

Comportements traits de caractère

La gallinule est un oiseau de rivage familier. Elle nage ou marche le long des rives, ou court se mettre à couvert.

Très bon plongeur, parfois plus de 45 secondes dans la mare derrière le Moulin. Oiseau très peureux, elle vit souvent cachée mais elle s’observe aussi à découvert dans les herbes au bord de l’eau.
Pour se nourrir, elle picore à la surface de l’eau dans la végétation émergente. Elle plonge la tête, elle patauge et peut plonger pour de la nourriture, notamment les graines et racines des plantes aquatiques. Elle picore les mollusques et les graines sous les feuilles flottantes. Elle utilise ses longs doigts pour marcher sur la végétation flottante et dans la boue.
La parade nuptiale voit le mâle offrir des tiges de plantes aquatiques à la femelle. Il déploie aussi sa queue, de façon à exposer les sous-caudales blanches. Ils sont monogames.
Ils construisent plusieurs nids, et quand les jeunes ont abandonné le nid principal, ceux-ci servent pour dormir la nuit.

Vol

Courant à la surface pour s’envoler, la gallinule a un vol direct rapide et puissant.

Alimentation mode et régime

Les poules d’eau sont omnivores. Elles arrachent des plantes aquatiques, de l’herbe, des feuilles des arbres et des buissons. Elles mangent aussi des mollusques, des insectes, des vers de terre, parfois des poissons, des têtards et des œufs d’oiseaux.

Reproduction nidification

  Le nid est établi dans la végétation émergée, sur la terre ferme, parfois flottant, dans les buissons bas, ou plus haut dans les arbres.

C’est une plate-forme toute en hauteur, avec une profonde cuvette garnie d’herbes, souvent basée sur les vestiges d’un nid d’un autre oiseau ou d’un écureuil. La femelle pond de 5 à 8 œufs lisses et brillants, blanc cassé ou chamois clair ponctués de taches sombres souvent concentrées aux extrémités arrondies. L’incubation dure 3 semaines. Il peut y avoir entre 2 ou 3 pontes par an, entre avril et juillet. On peut voir jusqu’en septembre de vastes groupes familiaux avec des jeunes de grande taille encore nourris par leurs parents. Les poussins, à duvet sombre et maigre et avec des zones de peau rouge sur la tête, quittent le nid immédiatement. Ils sont souvent couvés pendant les deux premières semaines, surtout par temps froid et humide. Les parents et les jeunes des premières portées s’occupent des poussins pendant parfois 6 semaines. Les jeunes sont indépendants vers 3 ou 4 semaines.

Distribution

Références utilisées

Autres références utiles

Gallinule poule-d’eau du site Pouyo et les oiseaux

Fiche créée le 01/09/2003 par Didier Collin
publiée le 01-09-2003 – modifiée le 22-12-2016
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