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Paris, France le 7 décembre 2022 - Le département de pédiatrie a mis en place de nombreux aménagements, pour soigner les enfants touchés par une tumeur cancéreuse solide.
JEANNE FRANK / DIVERGENCE POUR « LE MONDE »

Les cancers de l’enfant sous la loupe des chercheurs, à l’Institut Curie

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Publié le 14 décembre 2022 à 06h00, modifié le 23 février 2023 à 12h16

Temps de Lecture 5 min.

A 12 ans, Michael Bowen a été soigné à l’Institut Curie pour un cancer des os. Aujourd’hui âgé de 21 ans, le jeune homme est de retour dans cette structure de soins et de recherche, à Paris, pour affronter de nouveau cette maladie, mais de l’autre côté du miroir. Il a rejoint un laboratoire de pointe, le temps d’un stage de recherche sur le sarcome d’Ewing, cette même tumeur qui l’avait frappé. « C’est cette maladie qui m’a poussé vers la biologie, explique l’étudiant en bachelor. L’idée que mon travail puisse aider des enfants qui passent par la même épreuve me fait beaucoup de bien. »

Olivier Delattre, pédiatre et chercheur, à l’Institut Curie, à Paris, le 7 décembre 2022.

A l’Institut Curie, ce 7 décembre, on a fait la navette entre l’unité de recherche d’Olivier Delattre, pédiatre et chercheur, et l’unité de soins dirigée par Daniel Orbach, oncopédiatre. « Ici, les activités de recherche et de soins sont étroitement associées, des synergies se créent », se réjouit le premier. La veille, autre motif de fierté, il recevait le Grand Prix de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), en récompense des découvertes marquantes qui ont jalonné son parcours de recherche.

Pour passer de son laboratoire à l’unité de soins, il faut franchir un dédale de couloirs et d’escaliers. Un sapin de Noël qui clignote, un lit d’enfant qui patiente : nous y sommes.

Tout au bout d’un couloir décoré de créatures marines, voici la chambre de Noa (le prénom a été changé). Bouille ronde et crâne lisse, la fillette de 7 ans et demi a le nez penché sur sa tablette. Quand on lui demande pourquoi elle est ici, elle montre son ventre : « J’ai un bobo là. » En réalité, la petite est atteinte d’un cancer du rein, un néphroblastome. « Notre vie a basculé quand ce cancer a été découvert, elle avait 3 ans. En juin dernier, il a récidivé », dit la maman. Le protocole de soins de Noa, classique, associe chirurgie, radiothérapie et cures de chimiothérapie. « Le néphroblastome est un cancer de bon pronostic, on guérit aujourd’hui 90 % des enfants, indique Daniel Orbach. A la fin des années 1960, c’était moins de 30 %. »

Si les cancers des jeunes patients restent heureusement rares (ils représentent 1 % de l’ensemble), ils touchent malgré tout près de 2 200 enfants et adolescents chaque année en France. A Curie, plus de 300 nouveaux enfants, ados et jeunes adultes sont traités chaque année pour une tumeur solide ou un lymphome. L’âge médian des patients est de 5 ans.

Maladies orphelines

Parmi eux, 180 jeunes participent à un essai thérapeutique ou à une étude clinique. « De nombreux cancers de l’enfant sont des maladies orphelines, trop rares pour intéresser les industriels », regrette Daniel Orbach, tout en soulignant des évolutions positives récentes à cet égard. Depuis 2015, l’Institut Curie a été labellisé par l’Institut national du cancer « centre d’essais cliniques de phase précoce pédiatrique », sous la direction du professeur François Doz. Résultat, pour les cancers sans traitement approuvé, les médecins peuvent proposer aux patients de nouvelles molécules prometteuses, dont l’efficacité et l’innocuité ne sont pas encore prouvées.

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