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President du MEDEF | Président du Groupe Martin Belaysoud Expansion

CETU : La fausse bonne idée, pour les entreprises comme pour les salariés   Le Compte épargne temps (CET) permet aujourd'hui aux entreprises de proposer à leurs salariés de mettre de côté – dans le cadre fixé par la loi et les conditions négociées dans l’accord – les congés ou JRTT non pris afin d’en bénéficier + tard ou de les monétiser. Un certain nombre d’entreprises se sont librement emparées de ce dispositif, ouvert à qui le veut, et qui bénéficie à ce jour à environ 20% des salariés français. Universel, le CETU s’appliquerait à toutes les entreprises passant outre toute négociation. Dès lors, 1 boulangerie de 5 salariés verrait d’emblée ceux-ci dotés d’1 CETU leur permettant d’épargner à minima leur 5è semaine de congés payés par an. Opposable, le CETU deviendrait un droit à congés pour le salarié que l’employeur ne pourrait refuser. Pour notre boulangerie de 5 salariés, si ces derniers décidaient au même moment de puiser dans leur CETU, l’employeur serait dans l’obligation d’accepter leurs congés et se retrouverait sans plus personne pour faire fonctionner son commerce. Leur remplacement, dans un contexte où les difficultés de recrutement frappent l’ensemble des secteurs, serait particulièrement difficile, voire impossible. Portable, le CETU permettrait aux salariés d’accumuler tout au long de leur vie professionnelle 1 stock de droits à congés, qui au bout de plusieurs années pourraient s’exprimer en mois. Là encore, c’est une fausse bonne idée, pour les salariés en premier lieu et particulièrement les seniors avec un CETU « doté ». Comment ne pas imaginer que les entreprises ne s’inquiéteront pas, lors des recrutements, que le candidat en face d’elles soit potentiellement détenteur d’un stock de congés aussi conséquent. Une potentialité d’autant plus grande que le candidat sera senior. Le candidat ne serait d’ailleurs pas tenu de délivrer cette information à son recruteur. En résulte un nouveau frein à l’embauche, pénalisant particulièrement l’emploi des seniors pour lequel nous sommes engagés. Enfin, l’articulation du CETU avec les CET existants posent de nombreuses questions pour les entreprises concernées : là où, dans le cadre d’un CET « classique », l’entreprise procède par provisionnement des droits placés et conserve les fonds afférents, le CETU impliquerait un transfert de trésorerie vers l’organisme gestionnaire, la Caisse des Dépôts. Ce sont des milliards d’euros de trésorerie qui seraient ainsi transférés des caisses des entreprises assujetties au CETU vers la Caisse des Dépôts. La revalorisation des droits placés est une question sensible sans aucune solution claire et opérationnelle : que vaudraient les sommes placées par un salarié qui souhaiteraient les utiliser plus tard dans une autre entreprise que celle dans laquelle il a « épargné » ? Incombera-t-il à l’employeur actuel de revaloriser la somme placée ? La revalorisation envisagée entrainerait un surcoût colossal dont personne ne sait qui le supporterait.

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Ton commentaire est tout à fait pertinent ! Au fond, qui croit à ce nouveau « machin » ? Même pas ses concepteurs !

Olivier D. PICAUD

Partner Founder @ O&B Consulting 🌍 Strategy Transformation Process Innovation & M&A for Insitutionals (Insurance, Mutuals and FS)

2 sem.

Il faut que Homo Legislatus descende un peu de son arbre... Après COVID 1, puis COVID 2, après la guerre en Ukraine et la hausse des taux, Homo Legislatus se rend-t-il vraiment compte de l'etat des finances des entreprises... Celles qui ne peuvent etre que 100% sur la zone France... ?

Vivien Le Moal

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2 sem.

Patrick Martin, Je trouve que le CETU, bien qu'intéressant sur le papier, pourrait poser des problèmes pratiques non négligeables. Par exemple, dans une petite boulangerie, si tous les employés décident de prendre leurs congés accumulés en même temps, cela pourrait paralyser l'entreprise. Comment pensez-vous que les PME pourraient gérer cette situation sans affecter leur fonctionnement quotidien?

Jean-Claude Hubert

Volunteer Honorary Secretary at ANADEF

2 sem.

La France l’un des rares pays où politiques et législateurs qui pour un grand nombre n’ont jamais connu le monde des entreprises qui produisent de la valeur, ont inventé l’art de marcher sur la tête et l’imposent à tous

Sylvain Broux

PDG (CEO) Delmon group

2 sem.

Une nouvelle usine à gaz contre productive. Nos salariés qui souhaitent prendre une année sabbatique sont assez grands pour économiser d’eux mêmes par ex.

Annette Gilewicz

Consultant management conseil

2 sem.

Merci de cet article très explicite

Pascale Sebille

Pdte MEDEF Aisne & VPdte MEDEF Hauts-de-France - CoPdte Com. Fiscalité MEDEF # Pdte CLÉSENCE - PDG AUTEXIER - VPdte Comité HdF des CCEF

2 sem.

👍👏👏👏✨Patrick Martin Mouvement des Entreprises de France ✨ « Le CETU = un nouveau frein à l’embauche, pénalisant particulièrement l’emploi des seniors pour lequel nous sommes engagés…! »✨

André BOUSSER

Président AB Serve Group et Président Union des Entreprises de Moselle

2 sem.

Patrick Martin encore une nouvelle procédure pour les entreprises alors qu’on parle de simplification. Qu’on laisse aux entreprises la liberté de choisir .

Philippe BENOIT

Responsable des ventes TBRP GROUP

2 sem.

Ce CETU n'est pas applicable voir dangereux pour les PME qui ont déjà du mal à s'organiser avec un effectif volatile.

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