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Énergie nucléaire: Hydro-Québec pourrait réactiver Gentilly-2

Le nouveau PDG de la société d'État veut savoir si une remise en fonction de la centrale nucléaire de Bécancour est imaginable

À la recherche d’une dose massive d’énergie, le nouveau patron d’Hydro-Québec Michael Sabia enclenche une étude de faisabilité sur la relance de la centrale nucléaire Gentilly-2, inactive depuis 2012.

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Michael Sabia cherche de l’énergie afin de satisfaire les demandes grandissantes du gouvernement du Québec. En plus de l’hydroélectricité, l’éolien et la sobriété énergétique, la société d’État pourrait se tourner vers le nucléaire. 

Le successeur de Sophie Brochu vient donc de prendre sa première grande décision: il a réclamé à son équipe une étude de faisabilité pour redémarrer la défunte centrale Gentilly-2 à Bécancour, a appris notre Bureau parlementaire. 

Michael Sabia

Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin

Michael Sabia

Les employés d’Hydro ont été informés de cette demande provenant du PDG.  

Le type de démantèlement choisi à l'époque devait être pourtant irréversible, convient Hydro. La société d’État souhaite toutefois en avoir le cœur net.  

«Oui, on est en train de regarder si, là où nous en sommes dans le déclassement de cette installation-là, il y a moyen de faire marche arrière», a confirmé Francis Labbé des relations avec les médias chez Hydro-Québec, indiquant qu’il s’agissait d’une démarche préliminaire. 

«On est dans un contexte dans les prochaines années où on va avoir besoin de térawattheures massifs pour répondre à la demande qu’on anticipe au Québec. On est à l’étape où on veut regarder toutes les options qui sont devant nous, y compris celle-là.»

  • Est-ce que le Québec peut retourner vers le nucléaire? Explications d'Yvan Cliche, chercheur en énergie au Centre d'études et de recherches internationales au micro d'Alexandre Moranville-Ouellet via QUB radio :

Plus de 100 TWh additionnels d’électricité propre seront requis pour que le Québec atteigne la carboneutralité à l’horizon 2050, rappelle la société d’État. 

Le nouveau PDG avait laissé la porte ouverte au nucléaire lorsqu’il est entré en poste, tout comme le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, avant lui.  

Réfection coûteuse

À la suite de son élection en 2012, le gouvernement péquiste de Pauline Marois avait mis la hache dans le projet de réfection de la centrale et annoncé la fin de sa production de 635 mégawatts.

Hydro souhaitait y effectuer des rénovations majeures au réacteur et au groupe turboalternateur. 

La société d’État voulait également agrandir ses installations pour gérer les déchets radioactifs. 

«Il y avait des investissements majeurs qui se comptaient en plusieurs milliards $ et la décision avait été prise, dans le contexte de l’époque, de mettre un terme aux activités de la centrale», rappelle M. Labbé. 

Les craintes liées au nucléaire étaient aussi dans l’air du temps, à la suite du tremblement de terre au Japon qui avait durement frappé la centrale de Fukushima. 

Des milliards de dollars 

Depuis plus de 10 ans, Hydro-Québec a engagé environ 80 millions $ pour déclassifier la centrale nucléaire. Le combustible nucléaire de la centrale a d’ailleurs été stocké. 

La phase de déclassification devait se terminer cette année avant que le complexe soit placé en dormance jusqu’en 2057. Ce n’est qu’au bout de tout ce processus que devait commencer le démantèlement du site. 

Le directeur de l’installation nucléaire Gentilly-2, Patrice Desbiens, avait souligné l’an dernier à TVA nouvelles que le Québec devrait construire une nouvelle centrale si elle décidait de revenir sur sa décision. 

  • Écoutez la rencontre Moranville-Baril avec Alexandre Moranville au micro de Jean-François Baril via QUB radio : 

Un plan qui pourrait être revu maintenant qu’Hydro-Québec souhaite compter sur la centrale nucléaire pour augmenter sa production d’électricité. 

«Il faut regarder ce qu’il est possible de faire (...) On a la responsabilité de regarder toutes les façons de répondre à la demande», a souligné M. Labbé. «L’idée est de faire un état des lieux des actifs de la centrale afin de documenter si une remise en fonction est imaginable, ou si cela est simplement impossible.» 

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